Adieu Voltaire
Mon défunt professeur de physique aurait jugé trivialement que les sanctions imposées aux russes produiraient le même effet que pisser dans un violon. Un seul régime victime de rétorsion a-t-il bougé le petit doigt suite à leur mise en application ? En revanche le pays donneur de leçon est souvent frappé de contre mesures punitives pouvant déstabiliser des pans de son économie.
Mais puisqu’il faut en passer par là sous peine d’apparaitre favorable à l’agresseur, alors ne mégottons pas et acceptons l’effet boomerang que ces mesures vont provoquer.
Une de ces dispositions m’apparait toutefois scandaleusement inappropriée. La fermeture des organes officieux russes. Russia Today et Sputnik. Ce blackout laisse stricto sensu « sans voix ». La censure décidée par de soi-disant démocrates augure mal du pluralisme indispensable à la constitution d’une opinion indépendante des organes d’états.
Pire cette négation d’un principe constitutionnel américain – le premier amendement – rabaisse l’occident au niveau des régimes dont il récuse le caractère démocratique.
Qui peut croire que les médias français ne sont pas manipulables ? Il suffit de lire le fil AFP pour être confondu par le parti pris pro-macronien de cette agence d’information qui suinte de tous ses pores l’anti-droitisme.
Que la voix de la Russie diffuse une désinformation d’État, c’est une évidence. Est-ce que la voix de l’Amérique a toujours été gérée par des pluralistes ?
Cette imbécilité – car aucun autre mot ne peut mieux qualifier cette sanction – souligne que les dirigeants occidentaux prennent encore leurs administrés pour des bœufs, incapables de trier le vrai du faux.
Dans son propre pays mon maître Voltaire est bafoué, lui qui professait « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ».
Le Huron
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