Corse : l'engrenage

Expédié en Corse pour rafistoler – en fait racoler - l’émissaire du président n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Tout de suite les grands mots. Les transgressions hier mises à l’index sont aujourd’hui à l’ordre du jour selon le cabotin.

Hier proche de Sarko il s’interdisait, tout comme Pécresse aujourd’hui, de conjuguer Corse avec « autonomie ». Un mot dont le signifiant fait voir rouge dans un pays d’essence jacobine. Comment une telle bascule a-t-elle été possible, comme si en un claquement de doigt présidentiel pouvait se briser l’indivisibilité de la république. Le Chevènement qui vient de faire allégeance à l’autocrate pusillanime doit se retourner dans ses charentaises. Lui dont la défense de l’unicité du territoire fut de tous temps un inviolable totem.

Évolution logique d’une concertation bien menée ? Passage prévu du fait d’accords point à point négociés, quand on se souvient qu’il fallut deux ans pour arriver à ceux d’Évian ?  Que nenni !

Sans préavis, par la volonté d’un fiché S, d’un djihadiste laissé en état de tuer le symbole vivant des indépendantistes, toutes ces « fadaises » ont volé en éclat. L’ultra violence de la réaction des jeunes insulaires, masquée par les chaines télé proches du pouvoir - a sidéré plus encore que les chars de Poutine entrant en Ukraine.

4.000 grenades tirées dans le seul après midi du dimanche 13 : c’est plus que pendant tout l’épisode des gilets jaunes, dixit un haut gradé du maintient de l’ordre. L’État abasourdi par leur explosion a amené le pavillon dans l’instant. Toutes les digues ont cédé. Ce que Castex refusait même de considérer a été octroyé dans la nuit qui a suivi. Céder à la violence c’est une spécialité de couard, et on sait qu’en matière de couardise on maîtrise le sujet à l’Elysée.

Incidemment alors que 3 premiers ministres européens s’invitaient à Kiev, Macron jugeait que sa sécurité n’y serait pas assurée ! En juin 1992 à Zagreb et à portée de snipers Mitterrand avait montré qu’il avait des glaouis !  Il n’avait pas non plus épousé sa « maman ». C’est plus cool de faire le beau dans la galerie des glaces que de s’afficher en treillis avec Zelinski. Les français qui l’encensent à plus de 30% n’ont-ils pas le président qu’ils méritent ?

Autant dire que l’arrimage de l’ile de beauté n’est plus d’actualité, le largage est « en marche ». L’appartenance à la nation française est ouverte aux aléas. Un djihadiste depuis sa prison de haute sécurité a pu faire céder l’État.

Macron capitulant face à la violence ce n’est pas inédit. En modèle réduit on a eu notre dame des landes … demain n’importe quel territoire perdu de la république, n’importe quel ZAD devenu en fait zone de non droit est susceptible d’être abandonné aux séparatistes. C’est dire si demain toutes les abdications sont possibles

Prochaine abdication en ile de France, où dans le 9-3 ?

 

Le Huron

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