Le fait du Prince
A la différence de ses compétiteurs le Prince distribue ses libéralités pour de vrai, il ne s’agit pas de lunes électorales comme les promesses auxquelles les échéances présidentielles nous avaient habitués. Le coût des dispositions récentes grève un budget « colossalement » déficitaire. Les proches du Prince avaient pourtant affirmé que le « quoiqu’il en coute » relevait du passé.
Sauf à anticiper une réélection ces gratifications ne sont pas financées puisque elles ne figurent sur aucun budget voté. Il s’agit donc d’une violation d’un fondement démocratique qui impose que les députés votent les dépenses de l’État avant que celles-ci ne puissent être engagées. Par les temps qui courent d’explosion de la dépense publique il serait mal venu de parler de cagnotte … la réification du corps électoral en fait un objet de convoitise corruptible par l’argent du Prince. La campagne du sortant se résume à se glorifier dans des meetings Potemkine, à pomper les idées de ceux qui se sont déjà prononcés (retraite à 65 ans, sport à l’école ou suppression de la redevance …) et à arroser les français.
C’est inédit au point qu’aucun législateur n’avait imaginé devoir légiférer pour proscrire des pratiques tant déloyales qu’anticoncurrentielles. Des républiques bananières pourraient s’inspirer du président Macron pour améliorer leur main mise sur leurs sujets. Si aucun texte ne peut obliger le sortant à débattre à la loyale et ni lui imposer de confronter son bilan au jugement de ses contradicteurs, rien n’oblige les postulants démocrates à accepter un combat dont le verdict est présumé accompli au regard des libéralités consenties par le tenant.
L’iniquité de cette situation est dénoncée ici depuis des semaines. Enfin quelques voix s’élèvent pour faire cesser cette mascarade démocratique. Une question intrigue cependant.
Aucun des perdants désignés – les onze challengers – ne s’est exprimé sur la falsification encours. Dans la vie civile, un concours biaisé, ou une négociation pipée et les protagonistes floués saisissent l’opinion et exigent la remise à plat des conditions de la sélection.
Pas ici. Ils vont à l’abattoir la fleur au fusil sans même réaliser qu’à onze ils ont le poids pour faire céder l’autocrate et obtenir la suspension de la campagne présidentielle. Élu par la quasi unanimité du corps électoral le résultat de Macron pourrait tutoyer celui de … Poutine.
Le Huron
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