Père Villaine : des pudeurs de gazelle à l'excès de zèle !
En voila une Villaine histoire dont la maison paroissiale se serait bien passée.
Qu’un ancien curé du Vésinet oublie ses vœux de célibat, que son successeur à la paroisse Ste Marguerite - devenu vicaire général - soit en charge d’instruire rend encore plus délicat la communication épiscopale sur ce douloureux dossier.
On réduira au minimum le narratif qui met en cause deux personnes majeures dont la plus jeune et de loin ne semblait pas tout à fait vaccinée en 1990 lors de la commission des faits.
Cette relation qui n’a aucun volet pénal, va faire deux victimes. La jeune femme tombée sous emprise et le vieux curé rattrapé sur le tard par la narration détaillée de la première.
L’Église a ses règles, libre à elle de les appliquer avec mansuétude ou sévérité. L’État a ses lois qui sauf informations cachées n’ont pas été bafouées.
Alors pourquoi l’exhumation post-mortem par la paroisse du Vésinet datée du 12 décembre ?
Pourquoi faire peser le poids de l’infamie sur cet homme en recherchant par tous les moyens à susciter des témoignages à charge ? Les nombreux paroissiens qui n’ont eu qu’à se louer de son passage dans la commune (1999- 2007) ne sont pas invités à se manifester.
L’Église a-t-elle à se faire plus empressée que la Justice sachant que l’extinction de l’action publique serait acquise depuis le 9 octobre dernier … date du décès de ce curé.
Sans doute lors de la révélation de cette « affaire » le diocèse a-t-il eu des pudeurs de gazelle pour informer les paroissiens concernés par les agissements de ce prêtre :
Jean-Jacques Villaine, prêtre à la retraite du diocèse de Versailles, est mort le 9 octobre. « Ses obsèques seront célébrées mardi prochain 18 octobre dans la stricte intimité du fait de sanctions canoniques qui imposent cette disposition »
L’art de la litote est maîtrisé à l’archevêché.
L’Église a beaucoup à se faire pardonner …pour avoir longtemps couvert des pédo-délinquants. Chercherait-t-elle à se refaire une virginité en démolissant la mémoire d’un défunt dont nul n’est appelé à prendre la défense ? Aussi quelques semaines plus tard la paroisse publie ce deuxième communiqué :
Notre ancien curé, le père Jean-Jacques Villaine est décédé. Ses obsèques ont été célébrées mardi 18 octobre 2022 dans la stricte intimité du fait de sanctions canoniques qui imposent cette disposition.
Il a été accusé de faits graves qu’il a reconnus.
Si des personnes ont été victimes de gestes ou d’actes répréhensibles de la part du Père Jean-Jacques Villaine, l’Évêque renouvelle son invitation à contacter la cellule d’écoute et d’accueil des personnes victimes du diocèse de Versailles. Et si d’autres fidèles veulent dénoncer des faits dont ils auraient été victimes dans le diocèse de Versailles, surtout qu’ils se manifestent.
Quel excès de zèle !
Mais cette affaire soulève surtout un vieux débat, que l’Institution n’a de cesse de remettre sous le tapis : celui du célibat.
Disons simplement qu’il faut être un « saint » ou souffrir d’un déficit de testostérone pour vivre une vie de chasteté. Cette évidence physiologique assénée le reste n’est plus que mauvaise littérature puisque les personnes amenées à trancher sont celles qui ont déjà assumé leur état d’anomalité. A savoir le Haut Clergé.
Voudrait-on qu’ils se déjugent : ce serait leur faire admettre qu’eux aussi ont été confrontés à la Faute !
Autant dire que le nœud gordien ne sera jamais tranché ....
Le Huron
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