"Out of sync"


L’anglicisme n’est pas un snobisme. Il synthétise le gap entre la soi disant nécessité d’une réforme a minima du système de retraite et la perception qu’en a une partie majoritaire et croissante de l’opinion.

L’échec du gouvernement tient à sa gestion de la parenthèse Covid et au basculement qu’elle a provoqué chez les actifs dans leur perception de la valeur travail. A contrario ceci explique que les retraités soient largement favorables à ce projet. Ils sont restés ancrés dans leur paradigme du travail salarié marqueur de réussite sociale.

Macron, en abandonnant en début de crise Covid le plan initial de mutation abrupte vers un régime à points a acté de sa non-impérieuse-nécessité. Eut-ce été une question vitale la réforme aurait été votée par sa majorité acquise de députés. Preuve que Macron avait biaisé sur l’impératif de cette obligation.

Le « quoiqu’il en coute  » couplé à l’injonction de ne plus aller travailler est venu derechef vacciner le français contre le prétendu besoin d’appliquer une médecine de cheval à un système qui soudainement n’avait plus à être réformé de fond en comble. Même homéopathique la dose infligée aux patients est apparue injustifiée d’abord, inéquitable ensuite.

C’est que le « travail » n’est plus l’alpha et l’oméga de la vie des français ayant survécu aux affres de l’épidémie, 

- que le salariat – pilier essentiel du système des retraites par répartition – n’a plus le poids capital garant de son équilibre quand tant de français visent à s’en émanciper,

- qu’il ne contribue plus à assurer la permanence du niveau de vie.  Trop d’aides et de compléments sont nécessaires pour compenser son irrésistible érosion.

Pour preuve le million d’auto entrepreneurs qui se sont enregistrés en 2022, actant la décroissance du système de dépendance hiérarchique. Combien d’entre eux n’ont –ils pas aussi à l’esprit de construire le capital qu’un statut de salarié ne leur garantirait pas au jour de leur départ en retraite ?

Avec le retard accumulé et accentué par l’épisode Covid Macron avance à contre temps.

Il n’est plus guère que ses godillots et quelques paumés survivants LR pour ne pas voir que cette réforme est dépassée avant même d’avoir été votée.

 

Le Huron

 

Commentaires

  1. Les survivants LR ne subsistent que par la répartition des subsides de la Macronerie. C'est une retraite dorée inavouée.
    A propos de retraite, les députés vont-ils amender leur système de retraite scandaleux : retraité après 6 mois de mandature...
    Mais non. La Haut Perchée socialiste va faire perdurer le système : vous aurez les miettes quand j'aurai été servie.

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  2. Le Huron fait mine d'oublier que Macron est l'objet (ou plutôt) le sujet d'une détestation croissante. Le rejet de la réforme tient aussi à celui qui la porte dont on sait le mépris qu'il a pour les petites gens, les "gens qui ne sont rien"

    Difficile d'adhérer au président dont les élus vous parlent comme si vous étiez nuls et vous tiennent pour quantité négligeable

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